Jean-Michel Mourlot

Expositions 2008

Expositions 2009

PRIX MOURLOT




 


Galerie Mourlot Jeu de Paume
peinture et
art contemporain marseille
Association pour le prix de peinture JM Mourlot

25-27 rue Thubaneau - 13001 Marseille
tél : +33 (0)4.91.90.68.90
Ouverture du mardi au samedi, de 11h à 19h.
contact Olivier Billard
 

Olivier Huard - du 2 au 31 octobre 2009

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UN UNIVERS D’ENTRELACS
A partir d’un stock d’images picorées au hasard du quotidien, soigneusement oubliées, enfouies dans l’humus de l’atelier (on peut penser à ce sujet aux photos de presse dont Francis Bacon jonchait le sol de son studio), Olivier Huard compose des assemblages, des « patrons » dit-il, qui viendront parfois ricocher sur des citations de figures célèbres de l’histoire de la peinture, Ingres ou Hokusaï par exemple. Pour lui, démultiplier les sources, c’est rebondir sur du temps historique et littéraire condensé. Si la description d’une ruelle, remarque-t-il, peut occuper quinze pages d’un roman à partir des résonances suscitées et surprendre le lecteur par des accords inattendus, c’est que les mots apportent bien plus que les quelques minutes suffisant au parcours. En se plongeant dans les vestiges de son fonds sédimentaire, Olivier rassemble les matériaux propres à l’écriture de la traversée de sa ruelle. En ce sens « les dessins sont des mots, des jeux de mots, des articulations entre observations et rêves » confie-t-il.

Est-il peintre, dessinateur ou graphiste ? Certainement un peu de tout cela à la fois, sachant que chez lui le trait dessiné prend volontiers le dessus. Fait devenu assez rare pour être signalé, l’identité et la cohérence de son travail frappent dès l’abord. Il est clair que nous sommes en présence d’un langage personnel dont la syntaxe s’affirme peu à peu en une proposition forte invitant à la patience méticuleuse du regard. Ce langage tend désormais à se préciser par une désaturation ouvrant sur un souffle apaisé car plus conscient de sa nécessité. Dans ses débuts, ainsi qu’il est normal, il voulait trop dire d’un coup au risque du bavardage, il était comme habité par une urgence, désormais il tend à se donner le temps de choix clarificateurUn guetteur de formes installe calmement des lacets propres à capturer impressions et traces de mémoire. Ils élaborent un réseau exigeant une tranquille attention pour en suivre les détours et repérer les mailles finement tressées. Passant pressé s’abstenir.
Après avoir fouillé dans le dépotoir des croquis amoncelés, après avoir envisagé des assemblages possibles dissociés les uns des autres, les « patrons » précisément, la toile blanche reçoit des lavis subtilement dégradés sur lesquels viennent s’inscrire des tracés successifs, puis de nouveaux fonds colorés peu à peu enduits de latex liquide en un feuilletage progressif ; des temps de séchage s’interposent avant un arrachage final de la pellicule protectrice révélant la complexité et la sensibilité chromatique d’un travail sans cesse différé par des réserves multiples correspondant à des moments de réflexion et de maturation. Nous ne sommes jamais ici dans l’extravagance du geste spectaculaire, mais bien plutôt dans une intériorité imaginative découvrant des coïncidences.
Comme il arrive dans le meilleur des cas, l’artiste inscrit non seulement son corps sur la toile (format, envergure, effort physique) mais aussi l’incontournable durée du Faire. Peindre est une activité autant physique que mentale, elle convoque l’être entier. Voilà pourquoi la confrontation à une œuvre mobilise parfois si fort le regardeur attentif.

Les techniques employées, à base de dépôt et d’enlèvement de matières, font immanquablement penser à celles de l’estampe, qu’elle soit gravure, sérigraphie, voire lithographie. La sobriété du travail, les visions frontales sans ombres ni reliefs, les couleurs mates, confèrent une primauté absolue au surgissement de la forme épurée accueillie dans sa parfaite nudité.
Autodidacte en matière d’art (ses études universitaires n’avaient rien à voir avec ce domaine), il se tient à l’abri d’influences trop fortes, tout en se reconnaissant des sources d’émotions et de découvertes d’autant plus prégnantes qu’insolites pour l’étudiant qu’il fut naguère par devoir. Basquiat, dont il eut quelque difficulté à se déprendre en ses débuts,

Dubuffet (le parcours et la démarche de l’homme, les Mires finales), les sculptures minimalistes de Carl André, Keith Haring et son vocabulaire graphique si particulier, demeurent occasion d’impressions fortes, tout comme le fut la fréquentation d’Alain Diot dont l’attentive et exigeante amitié, les silences habités, l’intensité et la concentration du cheminement, lui offrirent d’aborder précisément l’univers de la création artistique. En l’accueillant généreusement dans son atelier de Saint-Maximin Alain Diot lui ouvrit grandes les portes d’une aventure vertigineuse à laquelle il se sentait convié de longue date.

L’art pariétal de Lascaux ou les fresquistes du quattrocento (Masaccio à la Chapelle Brancacci, notamment), les dessins aborigènes et les Codex aztèques, sont aussi venus asseoir son besoin de références, ajouté à cela le souvenir fantasmé d’un inaccessible grand-père archéologue, spécialiste des fresques du Nil et du Sahara, dont il tient les relevés à portée de main pour peupler un bestiaire fantastique.
Il est clair que jamais les contraintes ne se sont opposées à la création, peut-être même au contraire. Lorsque Enguerrand Quarton se voit imposer le nombre des anges à disposer, les personnages et les situations à représenter, le choix et la nature des couleurs, il peint le retable du Couronnement de la Vierge, une des pièces maîtresses du Moyen-âge provençal, toujours visible à Villeneuve-lès-Avignon. L’obligation intervient alors comme une ascèse créatrice. Olivier Huard a bientôt éprouvé la jouissance de cela. Doit-il aux vestiges de sa formation matheuse de se fixer des règles impérieuses, de procéder par étapes successives, immuables, selon une cuisine toute personnelle à laquelle il prend un plaisir manifeste ?

La rigueur appliquée de sa démarche ne nuit nullement à la diversité de ses inspirations. Celles-ci sont parfois puisées dans une citation propre à entretenir une connivence ; les modèles de la peinture classique se trouvent alors convoqués à un festival de compositions parfois complexes, toujours riches d’évocations et de suggestions, ce qui est particulièrement clair dans ses dessins sur papier. L’anecdote la plus banale peut également être mise à profit. Un voisin déménage ? Voilà une occasion de saisir la scène sur le vif et d’en faire plus tard la matière première d’une toile racontant une histoire qui bien évidemment n’appartient qu’à elle et se soumet aux exigences de techniques à satisfaire ne varietur.
L’œil est à chaque fois invité à des découvertes surprenantes, à des confrontations inattendues, l’implication du regard est sollicitée. Des parcours cachés sont à décrypter, ils deviennent source de joie pour qui s’efforce de les lire.
Nous voici en présence d’un artiste déterminé, opiniâtre et soucieux d’avancer avec rigueur dans la voie qu’il sent comme sienne. Il se tient à l’écart des bidouillages de la mode, comme du bavardage ambiant. Bonne raison pour ne pas le perdre de vue.

Jean Klépal - (juillet 2009)

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acrylique sur toile - 180x160 - 2009
 

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acrylique sur toile - 200x250 - 2009

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acrylique sur toile - 180x160 - 2009

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acrylique sur toile - 180x160 - 2009
 

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acrylique sur toile - 100x100cm - 2009

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acrylique sur toile - 92x65cm - 2009

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Olivier Huard, 40 ans, vit et travaille à Marseille

Expositions personnelles

1993 Atelier Alain Diot Saint Maximin

1995 Flathotel International Paris

1995 Galerie Laurent Marchais Paris

2002 Galerie La Digue Marseille,

2008 Espace « Les Variétés » Marseille

2008 « L’art renouvelle le lycée »

Lycée le Châtelier Marseille,

2009 Galerie Martin-Dupont Marseille

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